Weitere Professionalisierung
Antoine Gilliéron (AG) ist der neue und erste Generalsekretär der KMHS. Der Genfer Pianist ist eine besonders facettenreiche Person und trat sein Amt am 1. März 2021 an. Unterstützt wird er bei seinen Aufgaben durch das KMHS-Co-Präsidium: Noémie L. Robidas (NR), Generaldirektorin der Haute École de Musique de Lausanne und Präsidentin der KMHS sowie Valentin Gloor (VG), Direktor der Hochschule Luzern–Musik und Vizepräsident der KMHS.
Ces dernières années, la CHEMS est devenue de plus en plus visible pour le public. Aujourd’hui, avec la création d’un secrétariat général, un pas supplémentaire est franchi vers la sensibilisation du public et la professionnalisation.
Quelles ont été les considérations lors de lamise en place du secrétariat général ?
NR : Le plus importantàmes yeux consiste en la capacité de la CHEMS à se développer et à tisser des liens, créer des synergies et favoriser la coopération entre les différentes hautes écoles de musique qui la composent. Cette nouvelle structure contribuera
ainsi sans l’ombre d’un doute à avancer en ce sens.
VG : In dieser verstärkten Zusammenarbeit soll es durch die neue Struktur zudem gelingen, auch die strategischen Themen noch besser zu fokussieren und mit institutionellen und politischen Partnern abzustimmen.
Antoine Gilliéron, vous êtes le nouveau secrétaire général de la CHEMS depuis le 1er mars – quels sont les défis que vous voyez et que vous allez relever ?
AG : C’est avant tout un immense plaisir et un très grand honneur pour moi que de prendremes fonctions au sein de cette assemblée de pointe. Elle a notamment contribué avec succès à harmoniser l’enseignement supérieur de la musique avec les impératifs de
Bologne ainsi qu’à répondre de manière éminemment efficace et intelligente à des préoccupations communes d’un point de vue sociétal, administratif et politique. Je tâcherai par voie de conséquence, main dans la main avec la nouvelle présidence et les
membres de la CHEMS, de faire fructifier cet héritage et de coordonner au mieux les magnifiques forces en présence à dessein de projeter l’association vers de nouveaux horizons.
Quelle impression avez-vous eue des Hautes Écoles de Musique suisses en tant qu’étudiant, et qu’est-ce qui a changé à vos yeux ?
AG : Il est vrai en effet que j’ai étudié en filière préprofessionnelle à Genève, puis en Bachelor (interprétation) et Master (pédagogie) à Lausanne ainsi qu’en deuxième Master (musique contemporaine) à Lucerne. C’est dire si j’ai appris à connaître les institutions
suisses d’enseignement supérieur de la musique, couplé au fait que j’ai été engagé dans différentes missions d’accréditation et de gestion de la qualité pour l’Association Européenne des Conservatoires. Ainsi, j’ai pu mesurer la chance immense que nous avons à bénéficier d’un maillage du territoire aussi fin et qualitatif quant à l’offre de formation musicale tertiaire. Mon regard revêt donc des accents fort positifs, voire de l’ordre de la tendresse, et celui-ci ne s’est qu’affermi en ce sens au fur et à mesure
de mes pérégrinations. Un principe de réciprocité dès lors m’habite : lorsqu’on a beaucoup reçu, il est probablement vertueux de donner à son tour au moins autant en retour – cette énergie enthousiasmante ne sera néanmoins pas de trop tant les défis
à relever se trouvent être aussi stimulants qu’exigeants !
Vous êtes une personne extrêmement polyvalente : musicien, manager de la musique, essayiste – pourquoi ne pas nous dire quelques mots sur vous et votre parcours professionnel ?
AG: Mon parcours, tant personnel que professionnel, est marqué par l’ouverture au monde et aux savoirs que je cherche à transmettre au mieux, me considérant avant tout comme un passeur. Je partage mon temps actuellement entre l’enseignement, la direction
d’institutions et de projets ainsi que la création, qu’elle soit musicale ou poétique. En parallèle de mes études musicales, j’ai réalisé une Licence en lettres modernes (philosophie, linguistique, littérature française et comparée) puis un CAS en gestion de projets culturels et musicaux de même qu’un Master of Public Administration.
J’ai notamment ainsi eu le bonheur de devenir à 25 ans directeur de l’Académie Musicale de Morges où je développe pragmatiquement un nouvel humanisme adapté à la musique,
aspiration séculaire qui peutêtre constitue à la fois la cohérence et le fil rouge de ma vie jusqu’alors.
La CHEMS a publié des articles mensuels dans la Revue Musicale Suisse ces dernières années. Cette série sera-t-elle poursuivie et quel sera l’objet de ces articles à l’avenir ?
AG : Oui, cela sera poursuivi. Je suis en charge de la rédaction de cette série d’articles et de la proposition d’une ligne éditoriale à un comité interne à laCHEMS. L’idée est de faire
évoluer cette vitrine des hautes écoles de musique suisses en valorisant les projets de recherche innovants qui y sont menés et les éléments qui nous rassemblent tout en contribuant au débat public par le prisme de la mise en relief de problématiques communes.
Valentin Gloor, bei einem unserer letzten Gespräche sagten Sie, dass die Fachkonferenzen aufgrund der Gesetzgebungsprozesse ihre Rolle neu definieren müssen, dazu gehört auch die KMHS. Wie kann das Generalsekretariat bei dieser Rollenfindung behilflich sein?
VG : Das Generalsekretariat wird die KMHS darin unterstützen, die KMHS-Arbeiten zu bündeln und voranzubringen, seien dies politische Anliegen, gemeinsame inhaltliche
Projekte oder Themen aus dem Bereich Administration und Finanzen. Eine stärker von Eigeninitiative getragene Positionierung der KMHS kann dazu beitragen, sich noch besser
in die langfristig ausgerichteten Prozesse der Kultur- und Bildungspolitik einzubringen.
En Suisse, les régions linguistiques jouent un rôle important, tout comme les liens avec les pays voisins. Selon la CHEMS, y a-t-il des efforts ou une demande refoulée d’une
médiation dans le pays ?
NR : La richesse culturelle de la Suisse réside probablement pour beaucoup en effet dans la diversité de ses régions linguistiques. En tant qu’instance nationale, la CHEMS
s’attache à en être le miroir. Nos connexions avec l’international sont par ailleurs très fécondes, surtout dans une veine diplomatique d’ouverture au monde qui la caractérise et sa faculté à nouer un dialogue constructif avec les pays voisins, et bien au-delà.
Wie sieht eigentlich der Austausch mit den anderen Musikverbänden in der Schweiz aus?
VG : Dieser Austausch wird auf drei Ebenen bereits sehr stark gepflegt: Auf der Ebene jeder einzelnen Musikhochschule in ihrem regionalen und nationalen Netzwerk, auf der Ebene der KMHS im direkten und projektbezogenen Austausch mit Verbänden zur Bearbeitung ganz bestimmter Anliegen und im Schweizer Musikrat, dessen Mitglied die KMHS ja ist.
Im November sprachen Sie noch über Ihre Vision für die KMHS, wie sieht diese nun konkreter aus?
NR : Depuis bientôt neuf mois, je dirais que ma vision et ma motivation pour la CHEMS sont demeurées intactes voire renforcées par l’adversité que la crise sanitaire nous a fait
traverser : je crois toujours aussi fermement que nous sommes plus forts ensemble pour défendre les intérêts non pas seulement denos écoles mais ceux desmusicien.nes de demain. La nécessité de valoriser nos missions d’enseignement et de diffusion de la musique dans un monde en évolution où les arts doivent impérativement faire partie du débat et des priorités sociétales. Cela se trouve être encore plus criant du fait des difficultés que les arts ont eu à se faire entendre durant ses longs mois de quasiprivation
de concerts : l’art compte, lamusique est essentielle. Nos écoles doivent servir d’incubateur pour développer des formes innovantes de concert et d’approches pédagogiques pour que la musique reprenne son élan !
Die COVID-Krise beherrscht nach wie vor unseren Alltag, auch die Musikhochschulen
hat diese Lähmung getroffen, obgleich ja Studierende durchaus auch kreative Chancen sahen. Kann die KMHS aus dieser Krise eine Lehre ziehen oder abschätzen, wie sie allenfalls den Musikhochschulen bei der Bewältigung helfen kann?
AG : Au-delà de la nécessité de placer l’humain peut-être encore davantage au coeur de toutes nos activités, la plus grande leçon que puisse essentiellement tirer la CHEMS de cette crise sanitaire réside à mes yeux dans la mutualisation de ses forces et la mise en mouvement aussi concertée que possible de différents axes d’action, allant de la
flexibilisation des cursus à l’articulation entre les cycles d’études (precollege, BA/MA, doctorat, formation continue), en passant par la promotion de la musique au sein de la
sphère politique et le développement d’une forme de digitalisation aussi éthique qu’écologique, fondamentalement au service de l’art. Ces quelques exemples contribueront parmi tant d’autres à lancer pleinement nos huit hautes écoles de musique
suisses dans le 21e siècle qui a véritablement démarré avec cette crise historique – à l’instar de ce qu’avait été le début du 20e et le surgissement de la Première Guerre
mondiale –, réflexion qui me semble constituer une des pierres angulaires de nos travaux. Il y aura indéniablement un avant et un après-COVID qu’il s’agira stratégiquement de transfigurer.
NR : Unbesoin certain de solidarité et de se retrouver ensemble dans un espace commun de réflexion s’est fait sentir durant cette crise. Avoir du temps pour réfléchir à l’avenir et le façonner positivement dans une forme d’intelligence collective constitue une autre vertu de notre association de laquelle j’espère émergera toujours plus d’apports qualitatifs à l’enseignement supérieur de la musique et à tout ce qu’il peut apporter
à la société.